Les besoins fondamentaux d’un enfant

Tous les enfants ont des besoins identiques dès leur naissance. Répondre de manière appropriée aux besoins fondamentaux d’un enfant, c’est lui donner les meilleures conditions pour grandir, acquérir des compétences et développer ses talents.

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Le nouveau-né : un être en plein développement

Le cerveau du nouveau-né est immature. Il lui faudra plusieurs années pour terminer son développement. Ce sont les stimulations de son environnement qui y contribueront.

L‘entourage du bébé joue un rôle important dans le développement de son cerveau.

Quels sont les besoins fondamentaux d’un enfant ?

  • L’enjeu : la protection à l’égard de toute forme de souffrance.
  • La méthode : protéger contre les blessures susceptibles d’être causées par l’environnement extérieur et/ou domestique, protéger contre les violences (physiques, sexuelles, psychologiques), permettre un développement dans un environnement physique et humain connu et rassurant et surtout ne pas négliger.

L’enfant est très sensible aux émotions car son cerveau ne dispose pas encore de moyens de régulation de celles-ci. 

En cas de violences répétées, quelle qu’en soit la forme, les émotions négatives ressenties (dont notamment la peur) conduisent à la libération dans le cerveau de substances nuisibles à son développement.

Les violences physiques, mêmes si elles ne durent pas longtemps (lien vers page « syndrome du bébé secoué) peuvent avoir des conséquences désastreuses sur le corps de l’enfant et sur son développement psychomoteur.

  • L’enjeu : l’attachement sécurisant qui crée un lien stable avec une personne.
  • La méthode : prendre soin de l’enfant, le regarder dans les yeux, lui parler, le porter et lui faire des câlins.

Dès les premières minutes de sa vie, le nourrisson entre en interaction avec son entourage et en particulier avec sa mère.

A 40 centimètres de distance, son visage lui apparait clairement. Ce contact visuel est le premier lien que le nourrisson tisse. Il est source de réconfort pour lui et représente la première réponse au besoin de sécurité affective.

Pour se lancer dans la découverte du monde, l’enfant a besoin d’un «  port d’attache  ».

Dès ses premières semaines, il doit avoir compris qu’il existe un endroit sécure où il peut toujours trouver le réconfort dont il a besoin s’il a peur ou s’il ressent des sensations désagréables.

Ce rôle sécurisant est assuré par la mère mais va être partagé avec quelques autres personnes : le père, les frères et sœurs, les grands-parents, ...

Pour que l’enfant soit facilement rassuré, il faut que les réponses apportées soient constantes et prévisibles. S’il n’a pas de réponse à son stress, s’il y a trop d’interlocuteurs ou si les réponses sont trop inconstantes, l’enfant ne parvient pas à se rassurer. Il met alors en place des stratégies de défense qui nuisent à son développement et à sa relation aux autres : repli affectif, comportement anxieux, insatisfaction permanente, agressivité, ...

  • L’enjeu : le développement des compétences et des habilités.
  • La méthode : les expériences, l’observation et l’imitation des adultes

Les enfants doivent s’exercer, répéter les expériences pour découvrir les propriétés des objets, les rapports de leur corps à l’espace, ce qu’ils sont capables de faire, les effets de leurs actions sur leur environnement.

Les enfants sont en expérimentation et en observation constante. Ils apprennent ainsi à connaître, à comprendre et à interagir avec leur environnement.

Ils découvrent des intérêts et des goûts qui leurs sont propres, développent des compétences et des talents particuliers.

Ces expériences sont aussi l’occasion de tester les adultes pour savoir s’ils peuvent compter sur eux.

  • L’enjeu : le développement de l’autocontrôle, de la vie en société et de l’autonomie.
  • La méthode : une guidance constante avec un cadre suffisamment souple pour permettre les expériences mais aussi des règles claires qui assurent la sécurité et une bonne relation aux autres.

L’enfant qui expérimente ne connait pas de limites. Au début, il ne distingue pas ce qui est dangereux ou non, ce qui est acceptable ou pas.

La réaction de l’adulte à ses expérimentations, pour peu qu’elle soit constante, lui fournit les outils de compréhension et le protège contre les expériences dangereuses. Les attentes de l’adulte doivent être formulées de manière claire et les conséquences en cas de non-respect des règles doivent être connues.

A l’inverse, le respect des règles par l’enfant doit être félicité pour qu’il en tire une satisfaction et donne un sens positif à cette action.

La mise en place de routines est un moyen d’aider l’enfant à assimiler les règles parce que ce qui est fait de manière habituelle est prévisible et ce qui est prévisible donne à l’enfant un sentiment de maîtrise rassurant (repas à table, toilette, coucher, …).

L’adulte doit aussi garder à l’esprit qu’il sert de modèle à chaque instant et donc que s’il ne respecte pas lui-même les règles, leur compréhension devient plus difficile pour l’enfant.

Par l’apprentissage des règles, l’enfant assimile les codes et les valeurs sociales. Au début, il ne sait pas reconnaitre les émotions qu’il ressent telles que la frustration ou la colère. C’est le rôle de l’adulte de lui expliquer de manière à ce que l’enfant apprenne à réguler ces émotions et à adopter des comportements adaptés vis à vis des autres. L’apprentissage du cadre est donc aussi celui d’une régulation des émotions et du comportement socialement acceptable.

  • Enjeu : l’acquisition de la confiance dans la relation à soi-même et aux autres, le développement d’une image positive de soi, l’apprentissage de la confiance, le développement de la capacité à s’affirmer ou à se projeter.
  • Méthode : montrer des marques de satisfaction et responsabiliser l’enfant.

La confiance en soi s’établit d’abord parce que l’on se reconnait comme estimable. C’est parce que l’enfant réussit des choses qu’il va s’estimer capable.

Il s’agit donc de lui donner l’occasion de réaliser des expériences dans des champs nouveaux pour lui. A chaque occasion, il est préférable de le laisser faire plutôt que de faire à sa place des choses qui sont à sa portée.

Il est utile de féliciter ses succès et de ne pas se moquer de ses échecs.

Dans tous les cas, en dehors des situations dangereuses, l’adulte doit soutenir ses tentatives pour que l’enfant continue à oser avec la conviction qu’il peut réussir et qu’il prenne confiance dans ses actions.

  • Enjeu : la prise de conscience de soi en tant qu’individu unique mais pluridimensionnel.
  • Méthode : permettre à l’enfant d’affirmer son caractère unique et lui donner la possibilité de s’identifier à des groupes.

Le bon développement de l’enfant nécessite qu’il soit capable de s’affirmer parmi les autres tout en pouvant s’intégrer à des groupes.

S’affirmer, c’est se donner le droit à la présence, à la parole, à l’écoute de la part des autres et à la différence.

Pour l’entourage, cela implique qu’au cours du développement de l’enfant, on lui laisse une place à part entière en lui permettant d’être autonome, de se singulariser (vêtements, coupes de cheveux, …), de développer des formes d’expression personnelle (création), de réaliser des potentialités (sport, arts, ,…). C’est aussi dans la mesure du possible lui donner accès à sa filiation, à ses origines personnelles et culturelles.

Appartenir à un groupe, c’est pour l’enfant pouvoir comprendre qu’il compte pour les autres, qu’il a une place et un rôle à jouer au milieu des autres.

C’est aussi réaliser qu’il peut nouer, au-delà du cadre familial, des liens sécurisants et enrichissants. La socialisation de l’enfant dans son quartier, à l’école, dans les clubs sportifs est donc l’occasion, pour peu que l’on soit à son écoute, de lui permettre de se confronter et de s’assimiler à des groupes qu’il choisit et qui lui permettent de se reconnaitre comme membre à part entière d’une communauté humaine.

Le saviez-vous